La saison 2015 touche à sa fin, et sur les plus grandes épreuves du calendrier, on a observé une relative nouveauté parmi les vainqueurs. C’était déjà le cas l’année passée, et c’est donc une tendance qui se poursuit. Pourtant, personne n’a vraiment débarqué de nulle part pour décrocher un Monument voire un grand tour…

Des visages inédits sur les classiques…

John Degenkolb par deux fois et Vincenzo Nibali ont connu le succès sur les Monuments cette saison, et c’était pour eux une première. Alexander Kristoff, lui, avait déjà connu cet honneur l’année passée, alors qu’Alejandro Valverde est plus ou moins habitué depuis son premier succès à Liège en 2006. Mais cela fait donc trois des cinq épreuves qui sont remportées par des coureurs jusqu’alors jamais sacrés sur ces si prestigieuses courses. C’est plus que ces deux dernières saisons, et autant qu’en 2012. Pourtant, aucun de ces hommes ne sort de nulle part. On peut même dire qu’ils étaient à chaque fois le grand favori de l’épreuve qu’ils ont remporté. Il semble donc que l’on soit dans une phase de transition : les grands champions des dix dernières années rendent petit à petit leur tablier, même si Valverde en demeure un représentant régulier, au profit de classicmen plus jeunes.

Exit en effet les Cancellara, Boonen, Gilbert et même Rodriguez, tous âgés d’au moins 33 ans. Désormais, ce sont les Degenkolb, Kristoff, Nibali voire Martin qui font la loi, chacun sur leur terrain de prédilection. On est donc loin de cette saison 2011 pleine de surprises, qui avait vu Goss, Nuyens, Vansummeren et Zaugg remporter un Monument chacun de manière inattendue. Cela avait fait de cet exercice, pur certains, une saison au rabais, où les vrais patrons ne s’étaient pas illustrés. C’est tout le contraire en 2015. D’autant que cette saison, d’autres garçons pas forcément habitués aux grandes victoires ont découvert cette joie, à l’image de Geraint Thomas sur le GP E3, Michal Kwiatkowski sur l’Amstel ou Adam Yates à San Sebastian, sur qui il faudra incontestablement compter dans les prochaines années.

… beaucoup moins sur les grands tours

Sur trois semaines, en revanche, les nouveaux visages se font attendre. Fabio Aru a bien réussi à décrocher un grand tour, sur la Vuelta, face à une concurrence relativement moindre qu’à l’accoutumée. Mais il est un peu le seul “nouveau” pour jouer la gagne, après avoir décroché son premier podium l’année passée. Comme en 2013 avec Chris Horner ou en 2014 avec Nairo Quintana, Aru fut donc l’unique homme qui soit venu s’immiscer parmi les cadors que sont Froome, Contador et Nibali. Parce que sur le Giro, le Tour ou la Vuelta, il y a beaucoup moins de place pour les surprises que sur les courses d’un jour. La victoire se joue sur la durée, et il faut emmagasiner beaucoup d’expérience avant de pouvoir titiller les patrons de la discipline. Alors bien entendu, certains ont montré les dents, comme Landa sur la course rose ou Majka à la fin de l’été, sur les routes espagnoles. Mais franchir le pas pour devenir un candidat à la victoire finale ne s’annonce pas aisé. Peut-être parce que les patrons des grands tours sont moins âgés que ceux des classiques, et qu’ils ne sont pas tout à fait prêts à laisser leur place.

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