La victoire finale de Chris Froome sonne comme un message fort tant on parle régulièrement du Dauphiné comme d’un mini-Tour de France. Mais qu’en est-il vraiment ? Les acteurs du mois de juin sont-ils ceux de juillet ? Le Dauphiné est-il un passage obligé pour monter, avec le maillot jaune, sur le podium des Champs-Elysées ? Analyse en chiffres.

En 67 éditions – le Dauphiné s’est déroulé pour la première fois en 1947 -, l’épreuve alpestre n’a vu “que” onze de ses vainqueurs faire le doublé avec la Grande Boucle. Parmi eux, deux se détachent : Hinault et Froome, qui l’ont réalisé à deux reprises. Mais beaucoup, après un succès en juin, sont passés à côté en juillet. Alejandro Valverde, Christophe Moreau ou Luis Herrera ont eu beau s’imposer deux fois chacun sur le Dauphiné, ils n’ont jamais remporté le Tour. Le bilan de l’épreuve est malgré tout plus favorable que celui du Tour de Suisse, autre course de préparation pour la grande messe estivale. Seul Eddy Merckx, en 1974, a fait le doublé Suisse-Tour de France – en plus d’Armstrong, ensuite destitué, en 2001.

Si gagner le Dauphiné n’est pas un indispensable en vue du Tour – depuis 2006, seuls trois vainqueurs de la Grande Boucle avaient remporté le Dauphiné le mois précédent -, mieux vaut quand même y venir. Depuis dix ans, un seul coureur a réussi à s’offrir le Tour après être passé par la Suisse. Et c’était un cas particulier puisqu’il s’agit d’Andy Schleck en 2010, lauréat sur tapis vert. Alberto Contador, celui qui avait eu les honneurs du maillot jaune à Paris, avait bel et bien opté pour l’épreuve française. Malgré ça, cette année, un homme tentera de bousculer la tradition. Nairo Quintana a en effet mis de côté le Dauphiné et le Tour de Suisse, préférant la Route du Sud.

Les vainqueurs du Dauphiné, à l’évidence, réussissent mieux ensuite sur le Tour que les lauréats de l’épreuve helvétique. Le Tour de Suisse, s’il propose souvent un parcours plus montagneux, n’est donc pas la pépinière des futurs vainqueurs de la Grande Boucle. Le meilleur résultat est à mettre au profit de Roman Kreuziger, en 2008. Mais le Tchèque n’avait même pas intégré, cette année-là, le top 10 à Paris… A l’inverse, le duo Wiggins-Froome a érigé le Dauphiné en préparation parfaite ces dernières saisons. Janez Brajkovic et Christophe Moreau, en 2010 et 2007, sont les seuls à avoir remporté l’épreuve alpestre sans entrer ensuite dans les dix premiers du Tour. Voilà pourquoi cette semaine, la plupart des candidats au maillot jaune dans un mois s’étaient donnés rendez-vous sur le Dauphiné…

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