C’est une longue histoire que la carrière du Portugais, mais le résultat est là : une troisième victoire sur le Tour de France qui agrémente joliment un palmarès déjà bien garni pour un garçon de seulement de 26 ans. Désormais, quand on parle du natif de Varzim, c’est pour ses performances et plus pour cette affaire de dopage qui avait sali son image il y a quelques années.

De bonnes performances éclipsées

Le début de carrière de Rui Alberto Costa est particulier. Il promet et gagne même, parfois, comme sur les Quatre jours de Dunkerque en 2009. Mais en juin 2010, le Portugais est contrôlé positif, comme son frère Mariano, au methylhexanamine. L’information est rendue publique quelques mois plus tard, et le coureur de la Caisse d’Epargne, entre temps, dispute le Tour de France. Simple équipier pour sa première participation, il se montre davantage en coulisses, en étant au centre d’une bagarre avec le coureur espagnol Carlos Barredo. Pas le meilleur moyen de se faire remarquer. Puis la nouvelle tombe, donc, et le calvaire commence. Profitant de l’intersaison pour se défendre, Rui Costa est blanchi quelques mois après l’annonce de ce contrôle, et se met immédiatement à la recherche d’une nouvelle équipe.

Un nouvel obstacle puisque si la justice ne lui tient pas rigueur de cet écart, les équipes sont logiquement réticentes à engager un coureur impliqué dans une affaire de dopage. Heureusement, le Portugais peut compter sur Eusebio Unzué, qui l’avait lancé à la Caisse d’Epargne et qui le reprend chez Movistar, presque comme si de rien n’était. En juillet 2011, voilà donc Costa au départ de la Grande Boucle pour la deuxième fois après de nombreuses péripéties. Et comme une revanche sur le destin, il s’impose en solitaire à Superbesse, prouvant ainsi à ses détracteurs que son talent était bien réel. S’en suivront deux Tours de Suisse, en 2012 et 2013, et deux victoires d’étapes sur cette centième édition du Tour. Une juste récompense pour un coureur jusque là considéré comme un équipier, à peine luxueux.

L’épisode de Saint-Amand-Montrond

Deux victoires qui ont été possibles grâce au temps concédé par le dossard 124 sur la route de Saint-Amand. Son leader Alejandro Valverde victime d’un problème mécanique, il a dû se laisser détacher du peloton pour aider le Murcian à rentrer. Sauf que les Movistar ne reviendront jamais sur le peloton, et perdront même près de 10 minutes. L’opportunité de se lancer dans des échappées, donc, et de gagner deux étapes. Alors au final, évidemment, il n’y a sans aucun doute aucun regret pour Rui Costa, qui n’échangerait sûrement pas ses deux étapes contre une place dans les dix premiers du classement général. Mais cette journée de milieu de Tour de France a clairement été un tournant dans la stratégie de la formation ibérique. En 2013, le bilan du natif de la péninsule est donc de deux étapes. Et l’année prochaine ?

On ne sait pas s’il sera encore sous les ordres d’Unzué, mais il aura forcément les capacités de jouer le général. Il l’a déjà prouvé en remportant deux Tours de Suisse, et souhaite forcément tenter sa chance sur des courses de trois semaines. Arrivé cette année sur la Grande Boucle comme équipier pour Valverde et même Quintana, il était avant cette 13e étape dans le top 10 du général, en compagnie de ses deux leaders. Chez Movistar ou ailleurs, on a donc hâte de voir Rui Costa dans un nouveau rôle, en tant que leader. Le top 10, le top 5 ou le podium, on ne sait trop ce que peut viser le Portugais. Mais clairement, il peut monter très haut au classement, et n’attend que ça.

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