Le Championnat d’Europe sur le circuit de Pont-Château devait être le premier grand test de la saison hivernale de Clément Venturini. Et le Lyonnais n’a pas failli, manquant le podium pour quelques centimètres seulement. Le garçon a ainsi confirmé sa place de numéro un français et souhaite, le plus souvent possible, venir perturber les plans des tous meilleurs mondiaux.

Vers le top mondial

Peu en vu avant le week-end européen de Pont-Château, “seulement” vainqueur de la deuxième manche de l’EKZ Tour en Suisse, Clément Venturni n’arrivait pas avec de grosses références à l’assaut du maillot étoilé. Le champion du monde Juniors 2011 a pourtant offert une prestation d’envergure, avec un état d’esprit offensif et une volonté de faire la différence sur un parcours qui ne le permettait pas vraiment. Il ne lui aura finalement manqué que quelques centimètres pour accrocher une médaille. « Je m’incline face à deux champions du monde, relativise le Français. Peut-être que si j’avais sprinté les mains en bas du guidon, les centimètres qui me manquent à l’arrivée auraient été en ma faveur, je ne sais pas. » Il ne met toutefois pas en cause le parcours, à son goût trop sévèrement critiqué. « On se bat pour que le cyclo-cross perdure et prenne de l’ampleur et alors que l’on a un événement international en France, les Français critiquent. Les coureurs étrangers s’adaptent très bien. La veille, je roulais avec Mathieu Van der Poel qui disait que ça changeait, qu’il fallait s’adapter, que le parcours était sympa et qu’il prenait plaisir à rouler. Donc les critiques, ça m’a plutôt fait rigoler. »

Dominateur de la dernière saison française, Venturini est en tout cas enfin parvenu à accrocher une belle performance au meilleur niveau. A domicile, il s’est octroyé sa première place dans le top 5 face à ce qui se fait de mieux dans le cyclo-cross mondial. « C’était un objectif que l’on avait préparé, relève-t-il. Je suis content d’avoir répondu présent, la médaille aurait été une bonne récompense, mais j’ai quand même la médaille en chocolat. » La saison dernière de cyclo-cross était sa première disputée intégralement avec les Elites, tout en combinant avec la route. Alors le Français se rend compte qu’il franchit les étapes à grande vitesse. Sur la route, justement, il a décroché son premier succès chez les pros lors du Tour d’Autriche, en juillet dernier. Et pourtant, sa priorité reste les sous-bois hivernaux.

Il s’est l’an passé imposé sur les trois manches de la Coupe de France, et n’a été devancé que de très peu par Francis Mourey, la référence tricolore de la dernière décennie, sur le circuit des Championnats de France de Besançon cher au franc-comtois. Ce titre national, c’est donc ce qui manque encore au coureur de Cofidis, 23 ans et qui en a déjà fait un objectif. Il aura l’occasion de réparer ce “dommage” en janvier prochain, au moment de la remise en jeu du maillot tricolore. Malgré son début de saison perturbé par une fracture de fatigue au niveau du bassin, il apparaît au-dessus de la mêlée dans le paysage français. Sa victoire dimanche dernier lors de la deuxième manche de la Coupe de France est venue le confirmer. Venturini est dans le coup, et plus que les France, c’est les prochaines semaines, loin de l’Hexagone, qu’il prépare à merveille.

La solution belge ?

La suite de sa saison passera par la plupart des cyclo-cross internationaux et beaucoup de courses en Belgique. La clé pour parvenir à concurrencer les tout meilleurs. « Il n’y a pas photo, il faut se confronter aux cadors, note-t-il. On le voit bien en Belgique, tous les week-ends il y a des confrontations de très haut niveau qui tirent les gars vers le haut. J’ai envie de courir plus souvent avec eux et ce sera le cas très prochainement donc c’est bien. » Van Aert et Van der Poel, maîtres de la discipline, vont ainsi devenir ses adversaires réguliers. Venturini y trouvera ce qu’il manque en France, où les trois manches de Coupe de France ne suffisent pas à assouvir sa soif de concurrence. Sur des parcours aussi plus exigeants, avec davantage de dénivelés et de portions sableuses, il va pouvoir s’imprégner de la culture des labourés. Ce voyage chez nos voisins du nord apparaît donc comme l’idéal.

Mais surtout, il va se confronter à des Flamands qui appartiennent à des équipes de cyclo-cross. Des coureurs qui ne se concentrent que sur la période automne-hiver, contrairement à un Clément Venturini qui compte 43 jours de courses sur route en 2016. Wout Van Aert, le champion du monde, n’en a accumulé que 20. « On est routier et cyclocrossmen, eux sont cyclocrossmen, compare le Français. C’est sûr que quand ils préparent la saison en été, nous, on est sur la brèche, sur la route. C’est une habitude que nous avons en France, où la route est la priorité. Mais peut-être qu’au niveau de la fraîcheur en fin de saison, ça peut faire la différence. » Alors, un passage par une équipe professionnelle des sous-bois va-t-il guider la suite de la carrière du Lyonnais ? Sa réponse est à l’heure actuelle évasive. « Pour le moment je ne pense pas à cela, j’ai un contrat jusqu’en 2017. Ce n’est pas à l’ordre du jour. » Réponse donc dans quelques mois.

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