1er : Christopher Horner

Andy Schleck disait de lui qu’il pourrait remporter le Tour de France le jour où il en aurait vraiment l’envie. Vétéran parmi les vétérans, le « quadragêneur » illumine ce début de Vuelta de part sa classe et son charisme. Devenu maillot rouge après son offensive Galicienne du 3e jour, le plus vieux vainqueur d’étape sur un grand tour a vite été dépossédé de son bien suite à une cassure imaginaire. Qu’importe, il s’est promis de le récupérer dans la montagne. Quand Horner est dans la place, le temps reste en suspend.

2e : Les jeunes Cannondale du Colorado

L’USA Pro Cycling Challenge est une épreuve magique. Au cœur des Rocheuses, quelques équipes World Tour avaient à cœur de bien faire devant une foule venue nombreuse pour acclamer les coureurs. Autour de Peter Sagan, vainqueur de quatre étapes, six inconnus ou presque, mais un énorme travail abattu. En tête pendant la quasi-intégralité de l’épreuve, les Cannondale n’ont pas compté leurs efforts pour placer sur orbite leur leader toujours aussi dominateur.

3e : Filippo Pozzato

Longtemps déjà que Pippo Pozzato n’avait plus l’allure d’un fuoriclasse, longtemps qu’on stigmatisait l’ancien vainqueur de Milan San Remo comme un suceur de roue dépassé par la nouvelle génération. Passé totalement à coté de sa campagne de classiques, invisible sur le Giro, le bel italien s’est brusquement réveillé pour enchainer un improbable Coppa Agostini – Grand Prix de Plouay. Sa victoire au sprint dans le Morbihan est peut-être la plus grande surprise de la saison 2013, juste devant l’exploit de Gerald Ciolek sur la Classissima.

4e : Thomas Voeckler

On a eu peur pour l’avenir de Thomas Voeckler après son Tour de France en demi-teinte. Certains s’avançaient déjà à dire que les plus belles années du coureur préféré des français étaient déjà derrière lui. C’est une possibilité, mais en bouclant le chrono difficile du Tour du Poitou-Charentes à près de 50km/h loin devant des grands spécialistes de la discipline tels que Larsson et Durbridge, l’homme au 20 jours en jaune a rappelé à tous qu’il n’avait aucune limite dans aucun domaine.

5e : Thor Hushovd

Le grand viking a maigri, et ça se voit. Résurrection du mois d’aout, Hushovd est sorti du cimetière des éléphants pour parapher un retour tonitruant, entrainant dans son sillage toute la formation BMC, qui revit sous l’impulsion de son ancien champion du monde ! Double vainqueur en Pologne et sur l’Arctic Race en Norvège, 8e de la Vattenfal et pour finir 6e d’un Grand Prix de Plouay qu’il connait si bien, la foudre Hushovd frappe à nouveau.

6e : Daniel Moreno

Au tournant des années 2000, Joaquin Rodriguez s’était émancipé de la tutelle d’Alejandro Valverde pour découvrir sur le tard qu’il avait le talent pour jouer sa carte personnelle. Reproduisant le schéma à la perfection,  Daniel Moreno semble totalement libéré malgré la présence de l’ombre de Purito. Vainqueur de la Flèche Wallonne un an après son coéquipier, victorieux à deux reprises sur la Vuelta dont il porte actuellement le maillot rouge, Dani est prêt à prendre son envol définitif.

7e : Michael Matthews   

On avait peur qu’il ne devienne un de ces espoirs déchus passés du rang de futurs  grands à simple équipiers. L’australien a encore tout à prouver, mais ses victoires dans l’Utah et bien sur en Espagne sont particulièrement encourageantes pour un coureur qui cherche encore sa voie. Parfois puncheur, parfois rouleur, Matthews a l’étoffe d’un immense sprinteur, il ne doit surtout pas s’égarer.

8e : Léopold Konig

Le talentueux tchèque n’a pas souvent l’occasion d’étaler son talent sur les routes du World Tour, la faute au statut de sa formation Net-App. Qu’importe, lorsqu’on l’invite, Konig justifie sa présence avec la manière. Particulièrement bon sur la Vuelta, dont il a d’ors et déjà remporté une étape, il devra cependant faire l’impasse sur le général final (comme sur le Dauphiné) en raison d’une nouvelle maladie.

9e : Zdenek Stybar

Il a fallu un certain temps d’adaptation à l’ancien cyclocross-man pour devenir un tueur sur la route. Déjà fort au printemps sur les classiques flamandes, il semble avoir pris une nouvelle dimension au sein d’une équipe Omega qui n’a pas hésité à lui confier carte blanche sur l’Eneco Tour, sans doute aux dépens de Chavanel, laissé pour compte alors même qu’il était en meilleure position au général. Pari gagnant, puisque Stybar remporta l’épreuve belgo-néerlandaise. Un bon résultat confirmé dans la foulée sur la Vuelta grâce à un coup de force dans le final de la 7e étape. Phil Gilbert ne s’en est toujours pas remis !

10e : John Degenkolb

Pour sa capacité à répondre présent dans les grands moments. Nullement en position de force au départ de la classique d’Hambourg, l’allemand a réalisé un sprint magistral pour reléguer le pauvre André Greipel au second rang. Exister derrière Marcel Kittel est possible lorsqu’on a le talent de John Degenkolb.

1er : Carlos Betancur

Certains le plaçaient déjà comme un potentiel vainqueur de la Vuelta avant le départ. Erreur. Complètement hors de forme, en proie semble t’il à quelques problèmes personnel, le petit colombien d’’AG2R n’a pas grillé les étapes comme cela était prévu. Une fin de saison délicate s’annonce pour le jeune coureur qui n’aurait sans doute pas du prendre le départ de ce Tour d’Espagne.

2e : Oleg Tinkov

L’oligarque russe ne cesse d’allumer Contador sur Twitter. Pour lui, l’espagnol n’est pas un gentleman. Il est vrai que Contador représente actuellement un mauvais rapport qualité/prix, mais l’on pourrait s’attendre à un peu plus de discrétion et de discernement de la part d’un milliardaire de 45 ans. Bien décidé à monter sa propre écurie (sans Contador, bien entendu), le mécène russe a le profil parfait pour relancer la carrière de Riccardo Ricco.

3e: L’organisation espagnole

Temps moyen pour faire apparaitre un classement provisoire : deux heures. D’un amateurisme invraisemblable, les organisateurs de la Vuelta ne sont pas parvenus une seule fois à dévoiler un tableau sans la moindre fausse note. Des cassures inexistantes, des écarts douteux, des noms inversés, coureurs effacés et autres fantaisies du genre sont venues animer les fins d’étapes du Tour d’Espagne. Pendant que France 3 rend l’antenne aussitôt la ligne d’arrivée franchie et l’interview du vainqueur réalisée, les consultants d’Eurosport peuvent débattre une bonne heure avant d’avoir la confirmation que le leader de la course conserve bien son maillot rouge.

4e : L’appauvrissement d’Europcar

Les départs de Damien Gaudin et Sébastien Turgot laissent Jean René Bernaudeau orphelin de ses deux seuls flandriens. Entre un Rolland incertain, un Voeckler sur la pente descendante (?) et un Bryan Coquard qui demande du renfort, la suite de l’aventure Europcar s’annonce compliquée.

5e : Thibaut Pinot  

Sa psychose des descentes ne fait qu’empirer. Le français ferait désormais passer David Moucoutié pour Vincenzo Nibali. Paralysé sur du -2%, le grand espoir du cyclisme français souffre d’un grave problème mental. Plus que d’équipiers, c’est d’une armée de psy que devrait l’entourer Marc Madiot. Déjà un gâchis.

6e : Samuel Sanchez

Sur le déclin, SSG n’est plus que l’ombre du grand coureur qu’il était autrefois. Alors que Fernando Alonso a pour projet de bâtir une équipe asturienne autour de lui, on souhaite bien du courage au pilote de F1 pour justifier la présence au sein du World Tour d’une équipe ayant pour leader un coureur aussi usé par le temps.

7e : Edvald Boasson Hagen

« L’ex-futur » Eddy Merckx semble se déliter au fil des saisons. Perdu au sein d’une équipe Sky focalisée sur les courses par étapes, le norvégien ne gagne plus. Le plateau ultra-dégagé des sprinteurs présents sur la Vuelta ne suffit plus pour le relancer. Une énigme tant ce coureur pétris de talent était promis à un brillant avenir.

8e : Philipe Gilbert

L’ensemble de la BMC a beau relever la tête, Gilbert n’y arrive toujours pas. Trois fois deuxième ce mois-ci, le champion du monde n’est plus un gagneur. Encore une baisse de niveau inexplicable.

9e : Le rond point du World Ports Classic

Drôle d’évènement sur la course reliant Anvers à Rotterdamn. Un rond-point piégeur, un panneau visiblement inversé et voilà le peloton qui se trompe de route ! Ce sabotage manifeste profite au belge Jelle Wallays de la formation Topsort qui conservera 26s d’avance sur un peloton reglé par André Greipel.

10e : Chris Froome

Difficile de maintenir le même niveau d’exigence tout au long de la saison… Le Kenyan blanc, qui vise les mondiaux de Florence dans un peu moins d’un mois est actuellement en surpoids. Espérons que le récent vainqueur du Tour de France ne soit pas atteint du syndrome Wiggins.

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