Les passionnés de vélo auraient bien tort de se focaliser uniquement sur la grande messe de juillet que l’on présente habituellement sous tous les angles, à savoir le Tour de France. Classée en 2.HC dans le calendrier de l’UCI Europe Tour, le Tour d’Autriche fait partie de ces courses par étapes les plus prestigieuses du calendrier mondial hors World Tour. Détenu par le régional de la semaine, Riccardo Zoidl, désormais chez Trek, le sésame final se disputera à travers trois étapes de montagne, dont le célèbre Kitzbüheler Horn où la pente ne descend pas en dessous des 10% sur 12 kilomètres. Enfin, le traditionnel contre-la-montre autour du lac de Neusiedl scellera les positions finales. On regrettera la non-diffusion…

Les favoris :

**** Riccardo Zoidl : Auréolé d’un nouveau titre de champion d’Autriche il y a une semaine, la révélation du calendrier continental en 2013 sous les couleurs de Gourmetfein n’est pas aussi virevoltant qu’il y a un an, mais a quand même réalisé une première partie de saison solide, avec à la clé un podium sur le Tour Méd, et une douzième place finale en Romandie. Il est très probable que le coureur âgé de 26 ans ait tout misé sur son Tour National, et l’on se souvient qu’il avait forgé son succès dans le chrono de l’avant-dernier jour. Le favori naturel à sa propre succession.

*** : Eros Capecchi : Oui, sur le papier, il y a meilleur qu’Eros Capecchi, sans lui faire offense, mais sur la forme du moment, l’équipier italien de la Movistar est sur une très bonne dynamique. Dixième du Tour de Suisse, et quatrième à Verbier, il pourrait surfer sur sa bonne condition dans les forts pourcentages des cols autrichiens. Rarement leader au sein de l’équipe espagnole, à lui d’en profiter.

A ne pas sous-estimer :

*** Damiano Caruso : Pendant qu’Ivan Basso effectuera sa rentrée après un Giro compliqué pour l’ensemble de la formation Cannondale, c’est son habituelle doublure Damiano Caruso qui aura la voie libre sur les routes autrichiennes. Sixième du dernier Tour de Slovénie, c’est un signe encourageant pour quelqu’un qui visera une place au général, et pourquoi pas la plus haute ? Il en a les moyens, sur une course qui s’est toujours jouée sur la condition du moment.

*** Dan Martin : L’Irlandais de la Garmin-Sharp a vécu des derniers mois très compliqués. Out du Tour d’Italie dès le premier contre-la-montre par équipes, qui plus est, sur ses terres à Belfast, il a ensuite du déclarer au Tour de France qui faisait figure d’objectif de rachat. Finalement, ce sera vers la Vuelta qu’il se tournera, avec avant tout le désir de revenir dès la danse le plus rapidement possible. Un terrain idéal en Autriche, avec les rampes du Sonntagberg dès le premier jour, mais en a t-il les moyens, après sa descente aux enfers ?

** Sergey Chernetskiy : Le jeune russe est à l’aise sur les courses par étapes. Vainqueur du Tour des Fjords en 2013, il s’était également illustré sur le Tour de Burgos, et par ses talents face à la montre. Avec Giampaolo Caruso dans une équipe Katusha placée sous le signe de l’offensive, c’est une belle occasion de signer une semaine de référence pour la suite de la saison, lui qui aime cette période.

** Janez Brajkovic : Il était au sommet sur le Dauphiné en 2010 en battant Contador, et ensuite, a progressivement disparu de la circulation. Le Slovène, ancien grand espoir du cyclisme mondial, a toutefois porté le maillot rouge sur la dernière Vuelta, et devrait profiter d’une épreuve moins huppée et moins scrutée pour se refaire la cerise. L’équipe Astana avait été dans le coup en 2013, et nul doute que cette fois, elle possède en son rang quelqu’un capable de résister dans un contre-la-montre, au contraire de Seeldraeyers l’an dernier.

A ne pas sous-estimer :

** Yoann Bagot et Jérome Coppel : Deuxième du Tour de Turquie 2013, Bagot est un pur grimpeur qui se régalera forcément tout au long de la semaine à venir, avec en prime des références sur les montées sèches. Toutefois, à la manière d’un Seeldraeyers, sa capacité à garder une bonne position au général est sérieusement remise en doute par la présence d’un exercice individuel. Jérôme Coppel présenterait alors le profil adéquat, mais hormis sa deuxième place à Bessèges, c’est le vide concernant sa saison. Notons que les présents de l’équipe Cofidis en Autriche ont pour la plupart la déception de ne pas avoir été pris sur le Tour, comme Levarlet, Le Mével… A eux de faire mentir leurs dirigeants.

** Thomas Degand : Ce coureur complet de l’équipe Wanty est probablement le mieux armé au sein de sa formation pour décrocher une bonne place au général. Si il devra partager avec Kevin Seeldraeyers, il paraît bien plus complet que l’ancien coureur de Quick Step et Astana. Un dilemme qui s’impose du côté belge, mais on tient les animateurs de l’épreuve.

** Jelle Vanendert : Performant sur les ardennaises, en témoigne sa deuxième place sur l’Amstel et sa sixième en haut du Mur de Huy, Jelle Vanendert semble avoir fait son retour aux affaires en 2014. Leader sur ce Tour d’Autriche, ses dernière sorties ne sont toutefois pas rassurantes, avec un raté en Suisse. Mais si les jambes répondent bel et bien, gare à lui.

* Stephen Cummings : Le vainqueur du Tour Méd part avec le soutien de l’équipe BMC en ce début du mois de juillet. Habile dans tout les domaines, c’est un coureur dont on parle peu, mais qui ne déçoit rarement. Un top 10 est à sa portée, et pourquoi pas mieux ?

Mentions : Peter Kennaugh, Lachlan Morton, Davide Villella, Patrick Konrad, Dayer Quintana, Angelo Pagani.

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