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Le maillot blanc de Kévin Seeldraeyers sur le Tour d’Italie 2009 semble désormais bien loin tant le Belge a du mal à confirmer

Vladimir Karpets, Markus Fothen ou encore Kévin Seeldraeyers, ces gars-là ont un point commun : du talent. Un second point commun : ils ont déçu. Focus sur ces coureurs qui n’ont jamais su confirmer leurs bons résultats.

Timide mais talentueux

Kévin Seeldraeyers est le plus jeune des coureurs que nous avons passé à la loupe. Le Belge a nourrit les espoirs du cyclisme belge depuis le début de sa carrière. Malheureusement, il manque aujourd’hui de régularité. Vous souvenez-vous de l’équipe Beveren 2000 ? Disparue en 2010, la formation flamande a longtemps été la véritable usine à pépites belges. De beaux coureurs en sont sortis comme Gianni Meersman ou Dries Devenyns. En 2005, Seeldraeyers est tout jeune, et à 21 ans, il se distingue en France sur la Ronde de l’Isard. Cette course a l’habitude de révéler de bons coureurs : Denis Menchov, Markus Fothen, Francis De Greef, Christophe Le Mével, la course ariègeoise est un véritable baromètre du cyclisme espoir, et Kévin Seeldraeyers en profite, puisqu’en plus de décrocher une étape, il termine second. L’année suivante, toujours à Beveren 2000, il se fait remarquer sur le réputé et montagneux Tour des Pyrénées. Souvent placé, rarement gagnant, le Boomois semble être un remarquable grimpeur, mais accuse certaines lacunes dans l’effort solitaire. Remarqué par Patrick Lefevere sur le Tour de la Vallée d’Aoste, Kévin Seeldraeyers tape dans l’œil des Quick-Step.

Dans une équipe de spécialistes des flandriennes, le Belge leur offre un nouveau champ d’action, une nouvelle ligne de conduite. L’année 2007 est une celle de l’apprentissage pour le jeune espoir, mais il pointe son nez sur de grandes épreuves comme le Tour de Catalogne où il réalise un beau top 20, et sur le Critérium du Dauphiné où il termine 26è, en se plaçant sur les étapes vallonnées. Cependant, il traverse comme un fantôme la saison 2008 à cause de problèmes physiques. Malgré tout, c’est pour lui l’occasion d’effectuer son premier grand tour, avec un Giro discret, mais terminé. Puis vient 2009, l’année de la révélation pour Kévin Seeldraeyers. Dans une équipe Quick-Step sans stars, il peut jouer sa carte à fond. Sur les routes du Tour d’Italie, peu de jeunes sont présents pour le classement général, et sa 14ème place suffit pour obtenir le maillot blanc de meilleur jeune. Ainsi, malgré quelques limites dans les plus haut cols, Seeldraeyers se montre sur les étapes de moyenne montagne. Il confirme ainsi ses habilités après un Paris-Nice déjà réussi où il avait là aussi glané le maillot de meilleur jeune.

Disparition totale

Après ces bonnes performances, Quick-Step compte sur Kévin Seeldraeyers en 2010 : le staff lui offre son premier Tour de France. Seulement, le rôle d’équipier du belge ne lui permet pas de faire ses preuves. C’est Kévin De Weert, un autre jeune espoir, qui lui pique la vedette avec un beau top 20. Bien entouré voir barré par des Barredo ou Chavanel, personne n’enterre Seeldraeyers pour autant. Malheureusement, il traverse le reste de sa saison sans succès. Et c’est sans doute la raison de son déclin. Ses places d’honneurs sont nombreuses, certes, mais il n’a jamais gagné en professionnel. Le Belge décide alors de rallonger son bail d’un an à Quick-Step, et son année 2011 débute bien. A nouveau placé (8è) sur son cher Tour de Catalogne, le garçon alors âgé de 25 ans double cette année là le Giro et la Vuelta. Equipier de Dario Cataldo sur les routes transalpines, il est son dernier relais en montagne. Sacrifiant parfois ses qualités de grimpeur pour son leader, il perd du temps au général et termine seulement 50ème.

Vient alors son heure puisqu’il est leader sur le Tour d’Espagne. Mais il se montre irrégulier, pas toujours dans le rythme… A plus de 20 minutes des Froome et Cobo, Seeldraeyers termine même à 10 minutes de jeunes coureurs tels que Wouter Poels ou Robert Kiserlovski. La question mérite donc d’être posée : doit-on faire confiance à Kévin Seeldraeyers ? La réponse est non. Quick-Step ne le conserve pas l’année suivante. Arrivé à la fin de son aventure avec l’équipe belge, il rejoint Astana en 2012. A l’aise dans une formation axée sur la montagne, il n’a plus qu’un rôle d’équipier sur le Giro. Plus que barré par Kreuziger, Tiralongo ou encore Tanel Kangert, l’Anversois n’est plus qu’une aide éphémère en montagne pouvant tirer son épingle du jeu lors d’échappées. Sauf que visiblement, même là il n’y arrive pas, ne prenant pas les bonnes. Et le constat est dur pour le belge : zéro victoire en professionnel. Très décevant récemment en Turquie, Kévin Seeldraeyers prend le chemin typique de l’espoir déchu. Décidément, la Belgique est encore loin de tutoyer les sommets… sur trois semaines.

Etienne Jacob


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