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Très bon rouleur, Markus Fothen, longtemps maillot blanc sur le Tour 2006, laissait plein d’espoirs – Photo Flickr, Saturn Rain

Vladimir Karpets, Markus Fothen ou encore Kévin Seeldraeyers, ces gars-là ont un point commun : du talent. Un second point commun : ils ont déçu. Focus sur ces coureurs qui n’ont jamais su confirmer leurs bons résultats.

Multiple champion

Le doyen des frères Fothen est l’un des espoirs du cyclisme le plus décevants de ces dernières années. L’Allemand de 31 ans était considéré un temps comme le nouveau Jan Ullrich, c’est dire ! Adepte de l’effort solitaire à ses débuts, Markus Fothen devient à 21 ans champion d’Allemagne du contre-la-montre dans la catégorie espoirs avec le TEAG Team Köstitzer. L’année suivante, il confirme, puisqu’il remporte à nouveau ce titre, et devient même champion du monde espoir de la discipline. Les médias s’agitent et ses résultats ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd. Markus intègre la prometteuse équipe Gerolsteiner managée par  Hans-Michael Holczer, ce qui lui permet de passer professionnel. Aligné sur des courses mineures pendant une année que l’on pourrait qualifier de “rodage”, il se distingue en 2005. Simple équipier sur le Giro, il surprend tout le monde et termine douzième. Aligné dans une équipe ou Sven Montgomery est le seul grimpeur, il peut jouer son va-tout.

Puis en 2006, Holczer décide de lui faire courir le Tour de France. Lance Armstrong a pris sa retraite et la veille de l’arrivée, le scandale de l’affaire Puerto éclate : Ivan Basso, Francisco Mancebo, Jan Ullrich ou encore Alexandre Vinokourov doivent se retirer. Ce tour, fin d’hégémonie du leader américain, démarre dans une ambiance peu festive. Exempté de ses cadors, les jeunes peuvent se révéler, et des coureurs peuvent créer la surprise. On retrouve ainsi un Cadel Evans bien placé, un Oscar Pereiro sur un nuage, un Cyril Dessel surprenant, et surtout un Markus Fothen prometteur. 15ème au final, 14ème après le déclassement de Floyd Landis, l’Allemand est devancé de 38 secondes par Damiano Cunego.  Il finit tout de même à Paris devant de très bons coureurs. Valjavec, Azevedo, Bruseghin, Popovych ou Rasmussen n’ont pas oublié. La carrière de Markus Fothen semble alors lancée. Mais en réalité, elle se termine.

Décevant sur tous les plans

Acculé par les médias, Fothen tempère. Il n’est pas le nouveau Jan Ullrich. « Je rêve juste d’une victoire au Tour ! » Attendu, il le sera en 2007 sur la Grande Boucle. Après de belles performances sur le Tour d’Italie, autant en montagne que sur l’effort solitaire, le natif de Neuss déçoit. Dépassé par les premiers, il est même aligné comme leader sur la Vuelta où il sera totalement absent. Malgré ça, une victoire d’étape sur le Tour de Romandie donne des motifs d’espoirs. Peut-être les prophètes avaient-ils parlé trop vite ? Fothen réussit malgré tout une bonne année 2008, et se reconvertit en spécialiste des courses d’une semaine. Résultat il termine 8ème du Tour de Suisse et 4ème de Tirreno-Adriatico. Pas mal, mais loin des espérances passées. Et le plus inquiétant reste son envie de se montrer sur le Tour, sans réussite. Il avait encore en 2008 l’ambition de réussir au classement général. Quand l’on compare à un Popovych qui finalement s’est vite résigné à jouer les pointures, Fothen, lui, a continué, et la confiance d’Holczer s’est maintenue jusqu’à la disparition de Gerolsteiner. Mais par la suite chez Milram, NSP, et aujourd’hui NSP-Ghost à l’échelon inférieur, Markus Fothen est retombé dans l’anonymat. Un certain Thierry Adam l’a toujours considéré comme un favori au tour, mais maintenant il n’y a plus aucun risque, puisque Fothen n’a pas disputé de grand tour depuis trois ans…

Etienne Jacob


 

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