Le Tour de France 2004 restera la plus belle course de Vladimir Karpets, avec le maillot blanc à la clé - Photo RFY
Le Tour de France 2004 restera la plus belle course de Vladimir Karpets, avec le maillot blanc à la clé – Photo RFY

Vladimir Karpets, Markus Fothen ou encore Kévin Seeldraeyers, ces gars-là ont un point commun : du talent. Un second point commun : ils ont déçu. Focus sur ces coureurs qui n’ont jamais su confirmer leurs bons résultats.

L’heure de la révélation

Le jeune Vladimir a 23 ans, nous sommes en 2004 et le Russe dispute son deuxième grand tour : son deuxième Tour de France. Vlad‘ est depuis un an dans l’équipe espagnole Illes Balears, aujourd’hui Movistar. Appelé à la dernier minute dans le groupe, il est là pour apprendre, pour continuer à engranger de l’expérience. Heureusement, son pote Denis Menchov lui permet de mieux s’adapter. “L’assassin silencieux” prend Karpets sous son aile, et c’est une réussite. Leur leader ? Francisco Mancebo. Une équipe taillée pour la montagne donc. Mais malheureusement Menchov abandonne sur l’étape du plateau de Beille. Vladimir Karpets est livré à lui-même, et joue sa carte à fond. En accompagnant son leader ibérique, il fait bonne figure. En plus, il montre de bonnes qualités de rouleur. Lors de la mythique montée chronométrée de l’Alpe d’Huez, Karpets termine 7ème, devant des coureurs confirmés tel que Basso, Sastre ou Moncoutié. Puis, quelques jours plus tard, sur le chrono de Besançon, le Russe reprend le maillot blanc à Thomas Voeckler avec une brillante 8e place. Résultat, à Paris, il termine 13e au général, et meilleur jeune.

De bons résultats en-deçà des attentes

L’année suivante, Vladimir Karpets est attendu au tournant. Il répond présent avec une 7ème place au général du Tour d’Italie. Un peu en retrait en montagne, il rattrape le temps perdu lors des 80 kilomètres de contre-la-montre. Mais comme souvent, il est difficile d’enchaîner Giro et Tour de France. La preuve, le Russe est totalement à la rue en montagne, et ne jouera pas le général sur le Tour où il se contentera d’un rôle d’équipier pour Mancebo. En 2006, on continue a lui faire confiance à la Caisse d’Epargne ou il s’inscrit toutefois dans l’ombre d’Alejandro Valverde. Aligné sur la Vuelta en 2006 puis 2007, il réussira deux tops 10, sans pour autant impressionner. On attendait de Vladimir Karpets qu’il devienne un vainqueur du Tour de France, mais le “petit frère” de Denis Menchov amorce sa régression. Sur la Grande Boucle, il est sans cesse présenté comme outsider, et son départ à Katusha en 2009 n’arrange rien, l’enterrant encore un peu plus. Sa meilleure performance avec la formation russe restera sa 11ème place sur le Tour d’Espagne 2010, après le déclassement de Mosquera et Garcia Dapena.

Et maintenant ?

Aujourd’hui, le Russe se contente d’être un lieutenant en montagne. Chez Movistar, il est l’équipier modèle. Il ne fait pas de bruit, réalise des performances correctes, et aime à se placer sur les tours d’une semaine – en Romandie et en Suisse notamment – où on lui offre un rôle plus important. On le retrouve souvent en échappée sur des étapes escarpées. Mais petit à petit le temps passe, et Vladimir Karpets n’a plus la même aura, son statut à changé. Un réel gâchis, plutôt inexpliqué, même s’il ne faut pas dramatiser puisque le natif de Saint-Petersbourg a tout de même intégré trois fois le top 10 des grands tours. Un palmarès que beaucoup auraient aimé avoir. Et puis, on retiendra son année 2004 et son maillot blanc, et ses victoires sur le Tour de Catalogne et de Suisse en 2007.

Etienne Jacob


 

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