On ne les attendait clairement pas aussi haut. Dylan van Baarle et Sebastian Langeveld ne devaient être que des lieutenants de Sep Vanmarcke. Mais les malheurs du Belge, successivement malade, à terre ou forfait au cours de la quinzaine flandriennes, leur ont offert leur dose de lumière. Jusqu’à un podium sur le vélodrome de Roubaix.

La tuile qui n’en est pas une

Avec deux podiums sur le Tour des Flandres et un sur Paris-Roubaix, Sep Vanmarcke avait un CV qui parlait pour lui au moment d’aborder les flandriennes. Ne lui manquait finalement qu’une grande victoire pour rejoindre Sagan et Van Avermaet au sommet de la hiérarchie. Mais au moment de faire le bilan, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. La troisième place au Het Nieuwsblad, en ouverture des classiques, agit comme un trompe-l’œil. Derrière, le Flamand n’a pas décroché le moindre top 10. Ni sur A Travers la Flandre, ni sur le GP E3. Encore moins sur le Ronde. Même si ce ce ne fut pas toujours de sa faute. Victime d’une gastro sur le GP E3, il a préféré ne pas s’aligner sur Gand-Wevelgem pour mieux préparer le Tour des Flandres. Problème, sur les monts flamands, il a sévèrement chuté. Doigt fracturé, il a dû déclarer forfait pour Paris-Roubaix.

Pour Cannondale, qui avait misé sur lui cet hiver après sa très bonne campagne 2016, le coup de massue avait de quoi être terrible. Mais grâce à son improbable duo néerlandais, la formation américaine a bien plus que sauvé les meubles. Pour Dylan van Baarle, la surprise n’est que relative. Déjà sixième du Ronde l’an dernier, il avait, malgré son jeune âge, des raisons d’espérer un bon résultat. « Je savais que je réussirais cette course », disait-il d’ailleurs il y a un an, abandonné l’espace de quelques instants par sa modestie. Mais le scénario de la course, lui, ne l’a pas placé dans les meilleures conditions. Jusqu’à la chute de Sep Vanmarcke, à 50 kilomètres de l’arrivée, il n’était pas l’option numéro 1 de son équipe. Sans être dévoué à son leader, il n’était pas véritablement protégé. C’est peut-être là-dessus qu’il a perdu le podium. Finalement quatrième à Audenarde, il ne lui a pas manqué grand-chose dans le sprint pour la deuxième place disputé à Van Avermaet et Terpstra.

L’apogée à Roubaix

Une semaine plus tard, en revanche, Sebastian Langeveld est arrivé comme un cheveu sur la soupe. Van Baarle, justement, avait prouvé que chez Cannondale, il faisait un bon leader de substitution – Phinney étant lui aussi forfait pour l’Enfer du Nord. Mais c’est son compatriote qui, contre toute attente, a bravé au mieux les secteurs cabossés du Nord de la France. A 32 ans, il n’était pas un novice, déjà cinq fois dans les dix premiers d’un monument pavé. Mais aussi haut, il ne l’avait jamais été. Alors même sans le cador attendu, à l’heure de dire au revoir aux pavés, il n’y a pas de quoi être honteux. Quatrième du Ronde, troisième de Roubaix : c’est exactement aussi bien que ce qu’avait fait le seul Vanmarcke l’an dernier – mais à l’inverse, puisque le Belge avait été sur le podium du Tour des Flandres mais pas à Roubaix. Le manager Jonathan Vaughters, de toute façon, avait confiance. Même après la blessure de son leader. « On a d’autres cartes à jouer », avait-il confié. Et elles ont raflé la mise.

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