On attendait le vrai décollage de la structure Bretagne – Séché Environnement dans le peloton professionnel depuis quelques temps, le voilà qui a pris forme cette année. Le petit poucet breton a goûté aux joies du Tour de France, et s’est révélé aux yeux d’un public français friand de leurs échappées au long cours, et de performances sportives respectables. Une dynamique s’est lancée autour d’Emmanuel Hubert.

Trois raisons d’être satisfaits

L’invitation sur la Grande Boucle. Moment incontournable de la saison 2014, le Tour de France a bien évidemment été l’événement marquant, que tout le monde citerait si l’on devait résumer leur prestation en une unique expression. Un aboutissement pour une équipe boudée par les organisateurs ces dernières années, et sur la pente ascendante depuis le printemps dernier et une participation, déjà, à Paris-Nice. On retiendra la belle seizième place au général de Brice Feillu, ainsi que les tops 10 de son frère au sprint. Certes il n’y a pas de victoire d’étape, mais l’état esprit combatif a été remarqué et salué par de nombreux observateurs. Pas de quoi rougir pour une première.

La révélation Armindo Fonseca. Le petit gabarit de la formation Bretagne a fait preuve de régularité tout au long de l’année, trouvant l’ouverture à deux reprises, sur les Boucles de la Mayenne et au Tour de Vendée. Quatrième de la Coupe de France, c’est un sprinteur qui a franchi un palier, étalant également ses qualités sur des courses plus corsées, telles que le Tour du Finistère ou le Haut-Var, où il termine derrière Betancur mais dans le même temps que Cadel Evans. Prometteur, celui qui, comme il ne nous l’avait expliqué, ne doit pas se perdre en chemin demeure l’un des grands artisans de la victoire de son équipe au classement par équipes du trophée PMU.

Arnaud Gérard, leader naturel. L’ancien champion du monde juniors de Zolder a trouvé sa place au sein de la formation managée par Roger Tréhin. Capitaine de route précieux, il a guidé les jeunes pousses de l’effectif et s’est également distingué par quelques résultats notables, notamment dans l’exercice du contre-la-montre. Sixième du Circuit de la Sarthe, quatrième des Boucles de la Mayenne et huitième au Tour du Poitou-Charentes, il fut même présélectionné par Bernard Bourreau en vue des Mondiaux de Ponferrada. Après des années passées en tant que lieutenant chez FDJ, Gérard entre dans la force de l’âge.

Trois raisons d’être déçus

Qu’aurait pu faire Eduardo Sepulveda ? A proprement parler, on ne peut pas vraiment dire que l’année 2014 de l’Argentin soit une déception, mais il est vrai que le doute subsiste toujours quant à sa capacité à tirer vers le haut l’effectif emmené pour le Tour de France. Performant dès janvier, à San Luis, il avait enchaîné les résultats encourageants sur les courses par étapes de préparation, avant d’encaisser le coup dès la première étape nerveuse de Paris-Nice. Cinquième du Critérium International, il s’est finalement blessé le genou au plus mauvais moment, sur les routes de la Mayenne. Celui qui souhaitait découvrir le Tour la fleur au fusil aura donc été privé de son grand objectif, rendu possible par des organisateurs généreux. Pas sûr que la donne soit identique l’an prochain, avec le renforcement des continentales pros et la question du nombre de Wild-Cards à attribuer…

Une baisse de régime chez Florian Vachon. Vainqueur d’un sprint du Critérium International il y a deux ans ou encore dauphin d’Arnaud Démare sur les Quatre Jours de Dunkerque de l’année passée, Florian Vachon n’a cette année pas eu le même rendement. Il y a bien cette victoire décrochée à l’occasion de la Classic Sud Ardèche, la première de Bretagne – Séché en 2014, mais elle fut obtenue dans circonstances étranges. Poisson-pilote du malheureux Fonseca, qui était allé au tapis, Vachon s’est retrouvé seul en tête après la dernière épingle. Après, il n’y a quasiment plus rien eu, à l’exception du Tour de France, terminé sans la moindre encombre. À 29 ans, on en attend un peu plus.

Six victoires, c’est faible. L’un des principaux points noirs de la copie rendue en 2014 par les hommes au maillot blanc et noir résulte dans le nombre de victoires récoltées. Six petits bouquets glanés tout au long de la campagne, c’est bien peu lorsqu’on aspire à un rôle encore plus important au sein de la division Continentale Pro, notamment pour les invitations à l’étranger. On est loin des quatorze victoires de 2010 ou de la barre des onze atteinte en 2012. La pression sera donc grande sur les épaules de Yauheni Hutarovich ou encore Jonathan Hivert en 2015, venus pour scorer avant tout.

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