On pensait que la carrière du Britannique dans le peloton avait pris fin au Tour de Grande-Bretagne, il y a une dizaine de jours. Finalement, Bradley Wiggins va remettre ça au Tour d’Abu Dhabi. Pour ce qui devrait être, pour de bon cette fois, la dernière course de sa carrière.

Jamais à court

Depuis Paris-Roubaix 2015, « Wiggo » avait appris à se faire discret sur un vélo de route. Quelques courses par-ci par-là, beaucoup en Angleterre, un peu aux Etats-Unis et en Espagne, le bitume était devenu accessoire. Seule la piste comptait en vue du rendez-vous olympique de Rio. Toujours minutieux, le garçon a rempli son contrat en décrochant une nouvelle médaille d’or aux Jeux. De quoi revenir à domicile en héros, et partir la tête haute sur ce Tour de Grande-Bretagne qu’il a remporté en 2013 et qui se fait chaque année une place un peu plus grande dans le calendrier international. Sauf que voilà, Bradley Wiggins n’est pas un coureur comme les autres. Pas un homme comme les autres. Sur l’épreuve anglaise, il avait tenu, dans une montée, à imiter Chris Froome. Descendant de son vélo, il avait parcouru quelques mètres en courant, sa monture à la main, dans un grand sourire et devant l’hilarité des spectateurs. Le show de « Brad ».

Alors forcément, il ne pouvait pas se contenter d’adieux classiques. Et même à 36 ans, il a estimé qu’il n’était pas encore totalement temps de raccrocher. Le Tour d’Abu Dhabi, qui se disputera du 20 au 23 octobre prochain, comptera bien au départ l’ancien vainqueur de la Grande Boucle et désormais quintuple champion olympique. Une façon pour « Wiggo » d’offrir à ses fans une dernière sortie, sous le maillot de son équipe Wiggins. Le symbole est moins fort qu’un départ sur son épreuve nationale, forcément. Mais entre une 105e place finale en Grande-Bretagne et un résultat qui sera sans doute tout aussi anecdotique aux émirats arabes unis, il n’y a pas grande différence. Alors si l’enfant de Gand a voulu changer ses plans quant à sa sortie définitive des pelotons, assez peu de monde lui en voudra.

Maîtriser son départ

Mais si Wiggins a fait ce choix assez inattendu, c’est sans doute lié – en plus du cachet qu’il touchera probablement pour avoir accepté l’invitation – aux récentes révélations des hackers russes de « Fancy Bears ». Le premier vainqueur britannique du Tour de France y a vu mis à disposition de tous les autorisations à usage thérapeutique dont il a pu bénéficier ces dernières années. Des données auxquelles il a réagi, assurant qu’il n’a fait que traiter de l’asthme, le tout dans les règles puisqu’il disposait d’une autorisation de l’UCI. Mais sans ce dernier baroud d’honneur à Abu Dhabi, ces révélations auraient sans doute été la dernière chose que l’on aurait retenu de Bradley Wiggins. Le garçon, lui, a envie de laisser une autre trace. Au moins celle d’un coureur qui quitte le monde professionnel après s’être donné à fond sur une dernière course. Pas celle d’un coureur en pré-retraite qui prend à peine le temps de justifier des prises de produits dans un communiqué laconique. C’est à son honneur, et c’est une belle surprise. Fidèle au personnage.

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