D’une extrême stabilité depuis des décennies, l’ancienne Rabobank a connu une année mouvementée. Tout à commencé au cours de l’hiver, avec le témoignage de Levi Leipheimer auprès de l’USADA, qui incrimine toute l’organisation de l’équipe néerlandaise, des médecins aux coureurs, avec en premier lieu les anciens leaders Michael Boogerd, Denis Menchov, Thomas Dekker et Michael Rasmussen. Suite au départ du sponsor Rabobank, la structure adopte un nom provisoire « Blanco », censé mettre en exergue la nouvelle ligne de conduite adoptée.

Les jeunes pousses prennent du galon

Pleine d’incertitudes au moment d’aborder la nouvelle saison, Blanco se rassure vite avec le succès immédiat de Tom-Jelte Slagter au Tour Down Under. Le jeune coureur sera ensuite décevant avec une unique quatorzième place sur le Mur de Huy, filant vers Garmin pour 2014, mais il aura eu le mérite de placer son écurie sur les bons rails. Le néo-trentenaire Théo Bos accumule les sprints victorieux tandis que Sep Vanmarcke se révèle définitivement comme l’un des tout meilleurs sur les classiques flandriennes, prenant la deuxième place de Paris-Roubaix dans un mano a mano avec Fabian Cancellara. Malheureusement, comme souvent, les ardennaises sont une grande déception, Robert Gesink étant de nouveau aux abonnés absents, Paul Martens ne confirmant pas ses bonnes prestations au niveau continental et Bauke Mollema se contenant de maigres accessits (10e de l’Amstel, 9e de la Flèche).

Mais le mois de mai sourit au grand espoir Wilco Kelderman, déjà aperçu à son avantage lors du précédent Dauphiné Libéré. Cinquième du relevé Tour de Romandie, Kelderman, comme tant d’autres jeunes néerlandais avant lui (Mollema, Kruijswijk, Slagter) fait ses gammes sur le Giro, son premier grand tour, qu’il boucle en 17e position. Dans la foulée, Blanco, qui deviendra quelques semaines plus tard Belkin, frappe un grand coup en propulsant Bauke Mollema vers la victoire sur la première arrivée montagneuse du Tour de Suisse. Surclassé par Rui Costa au cours de la semaine, Mollema s’accroche à sa deuxième place derrière le Portugais, confirmant sa montée en puissance en vue du Tour de France.

Un début de Tour surprenant

Présents au départ de la Grande Boucle sur la pointe des pieds, les verts et noirs réussissent l’exploit invraisemblable de placer Bauke Mollema et Laurens Ten Dam respectivement en troisième et quatrième position du classement général au sortir du premier massif montagneux, les Pyrénées ! Mieux, le coup de bordure vers Saint-Amand-Montrond élimine définitivement Alejandro Valverde de la course au podium. Les Belkin s’effondreront logiquement par la suite (Mollema 6e, Ten Dam 13e), mais auront réussi à faire basculer le destin de ce 100e Tour de France en accélérant la prise de pouvoir de Nairo Quintana au sein de la Movistar, le Colombien mettant à mal Chris Froome à deux reprises par la suite, relancera quelque peu l’enjeu de cette fin de course, et prendra acte pour l’avenir.

Assez insolite, la fin de saison de l’équipe Belkin regorge de petites histoires. Comme sur le Tour d’Espagne, où un Bauke Mollema à la peine subit la vengeance des Movistar qui profitèrent du double passage d’un pont à deux voies pour accélérer la mise en place d’une bordure qui laissa le Néerlandais dans un troisième  groupe, l’éliminant de la course à la victoire finale. Maigre 52e de la Vuelta, Mollema engrange cependant un succès de prestige en anticipant le sprint sur la 17e étape, privant ainsi le pauvre Boasson Hagen d’une victoire qui lui semblait promise. Puis, outre le retour gagnant de Gesink au Québec, on notera le fabuleux raid en solitaire de Jetse Bol dans le final de Paris-Tours, où le baroudeur recevra l’aide incongrue de ses coéquipiers qui feront barrage devant le peloton pour empêcher celui-ci de rouler ! Pas de bol, celui-ci se fera quand même reprendre à la flamme rouge… Enfin, il y eu une domination étouffante sur le Tour de Hainan en Chine, où Bos et Hofland se sont partagés les 9 étapes, remportant logiquement le classement général, le Belge Frédéric Amorison les privant du triplé. Anecdote intéressante, le second « non-Belkin » de ce classement final n’est autre que William Walker, l’ancien immense espoir australien formé par Rabobank entre 2006 et 2008, qui a repris sa carrière récemment. Cette fin de saison en trombe fera donc oublier en partie les trous d’air sur quelques périodes d’une année malgré tout réussie.

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