Après la belle victoire de Vincenzo Nibali sur le Tour de France, l’équipe Astana et son manager général Alexandre Vinokourov ont entamé un gros mercato, avec les arrivées de Luis Leon Sanchez, Diego Rosa, Davide Malacarne et plus étonnant, du Néerlandais Lars Boom. L’objectif : être encore meilleur l’an prochain. Ca démarre fort.

Un très bon début

Alors que les deux Italiens sont annoncés pour servir Fabio Aru, qui sera certainement leader sur le Giro (dans l’hypothèse où, comme c’est attendu, Nibali ferait de nouveau l’impasse sur la course rose pour favoriser le Tour), Sanchez sera peut-être de retour sur la Grande Boucle où sa dernière participation, en 2012, l’avait vue décrocher une étape à Foix. Il pourrait avoir le rôle un temps promis à Alessandro De Marchi, annoncé chez l’équipe kazakhe avant de rebrousser chemin pour la BMC. Astana pourra donc jouer sur plusieurs tableaux en 2015, alors que l’équipe s’était focalisée sur les courses par étapes cette année. Les classiques flandriennes seront le terrain de Lars Boom, sûrement accompagné de Borut Bozic et de son compatriote Lieuwe Westra. Fabio Aru visera le Giro, quand Nibali tentera sûrement de défendre son titre sur le Tour de France avec une armada autour de lui, composée de Sanchez, Scarponi et Fuglsang notamment.

L’équipe si efficace sur son terrain de prédilection en 2014, avec un podium sur le Giro et une victoire finale sur le Tour, va donc pouvoir élargir ses ambitions, viser un peu plus les classiques, tout en se renforçant comme il le faut pour les épreuves de trois semaines. Le tout via un recrutement intelligent qui a déjà de quoi faire saliver. D’autant que ça ne pourrait être que le début ! Si De Marchi ne rejoindra donc pas l’équipe de plusieurs de ses compatriotes, d’autres coureurs pourraient prendre le chemin menant à Asrana. Rappelons que l’équipe Cannondale va fusionner avec Garmin, mais que seulement quelques hommes de l’équipe de Roberto Amadio suivront. Par conséquent, pas mal de coureurs vont devoir trouver une nouvelle équipe, et parmi eux plusieurs transalpins comme Ivan Basso, Marco Marcato ou encore Oscar Gatto, qui pourraient intéresser l’équipe du champion olympique.

Sanchez, à l’image de l’évolution d’Astana

La grosse inconnue – mais aussi le plus gros espoir – concerne Luis Leon Sanchez. Malmené par quelques sombres affaires, il a été obligé de se relancer en Continentel Pro, chez Caja Rural. Avec quelques résultats convaincants, il va donc regoûter au World Tour, et Astana espère retrouver le Sanchez des années 2008-2012, vainqueur de quatre étapes sur la Grande Boucle, ou de Paris-Nice. Homme de classiques ou de tours d’une semaine, il n’aura sans doute pas souvent le leadership, mais pourra de ce fait évoluer sans pression pour retrouver la confiance et surtout le niveau requis pour évoluer dans une équipe aussi ambitieuse. L’Espagnol sera donc la recrue – du moins parmi celles qui ont déjà signé – la plus surveillée, et celle dont on attend le plus. Car en effet, Malacarne et Rosa viennent davantage en tant qu’équipiers, même si le second demeure un bon espoir du cyclisme transalpin, capable de se révéler dans les années à venir.

Alexandre Vinokourov, qui gère pour l’instant d’une main de maître sa nouvelle équipe, n’a qu’a espérer autant de réussite en 2015 qu’il n’en connaît pour l’instant. C’est très bien parti avec un recrutement démarré sur les chapeaux de roue, qui doit se poursuivre. Peut-être avec un potentiel leader supplémentaire, histoire de jouer la gagne sur les trois grands tours sans être obligé de faire courir outre-mesure un Nibali qui ne peut couvrir les classiques en plus de deux grands tours en restant au top de sa forme. Carlos Betancur, en partance d’AG2R La Mondiale, serait sans doute une bonne affaire : reste à passer devant la concurrence, car le Colombien est courtisé. Mais désormais, Astana a des arguments que d’autres n’ont pas pour signer les coureurs présents sur le marché. Même si rien n’est jamais acquis, le cas De Marchi est là pour le rappeler…

Kévin Andrieux

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