A 36 ans, il a énormément gagné, mais n’a encore jamais mis les pieds au départ du Tour d’Italie. Alors pour 2016, Alejandro Valverde a fait de la course rose l’un de ses derniers grands défis. Le pays de la Botte a souvent été pour lui synonyme d’obstacles, il veut désormais en faire un territoire où il pourra laisser son empreinte par la gloire.

Un grand tour sans podium est presque devenu une exception pour Alejandro Valverde. Si avant sa suspension, l’Espagnol était un peu plus irrégulier, capable en 2007 de ne pas faire mieux que septième, puis d’enfin décrocher un sacre en 2009, il est devenu une valeur sûre depuis son retour, en 2012. Plus une année ne passe sans qu’il ne claque un podium sur trois semaines. Souvent sur la Vuelta – de 2012 à 2014 – mais aussi sur le Tour, où pour la première fois, il est monté sur la boîte l’été dernier. Alors pourquoi le Giro résisterait-il au Murcian, qui en dehors du Tour de France 2012, n’a jamais terminé un grand tour au-delà de la huitième place ?

VUELTA

Valverde a jusqu’ici très peu eu l’occasion de se confronter à Landa, Dumoulin ou Zakarin, surtout sur des courses par étapes. En revanche, sur les derniers mois, il a pu courir “contre” Vincenzo Nibali et Rafal Majka, et il s’en est à chaque fois mieux sorti. Pour l’Italien, c’est sur le dernier Tour de France qu’il a vu l’Espagnol le devancer pour monter sur le podium, alors que le Polonais a été – comme les autres – incapable de concurrencer l’Imbatido en Andalousie. Par rapport à ces rivaux, et même s’ils ont tous les deux pour eux une certaine expérience du Giro, Alejandro Valverde aura un avantage psychologique certain. Il le sait, il est intrinsèquement capable de battre ces garçons-là.

La course rose est celle qui, depuis dix ans, sacre le plus régulièrement des coureurs âgés de plus de 31 ans. Alors aucun des lauréats n’avait atteint les 36 printemps, mais Alberto Contador (2015), Ryder Hesjedal (2012) et Ivan Basso (2010) avaient tous les trois 32 ans au moment de l’emporter. Michele Scarponi (2011), Denis Menchov (2009) et Danilo di Luca (2007) avaient aux 31 ans et quelques mois. De quoi laisser quelques espoirs à Valverde, qui chaque année montre qu’il n’est pas trop vieux pour briller. Ses succès de l’année, avec encore un bouquet décroché sur la Flèche wallonne, en sont la preuve. Valverde est inusable, et comme un petit jeune qui débarque, il s’attelle à de nouveaux objectifs. Avec envie, et surtout les capacités d’encore atteindre les sommets.

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