On avait quitté Alberto Contador en pleine dérive, il y a un peu plus d’un mois. Le grimpeur espagnol, au bout de neuf étapes, avait mis un terme à son Tour de France. On le retrouve en revanche revigoré au départ de la Vuelta, rassuré par son succès au Tour de Burgos et prêt à aller conquérir à domicile le huitième grand tour de sa carrière.


Quand on veut énoncer le palmarès de Contador, on commence instinctivement par ses succès sur le Tour ou ses magnifiques démonstrations sur les longs cols transalpins. Mais on oublie assez souvent que le Madrilène n’est jamais aussi fort qu’à domicile. Avec trois succès en autant de participations, la Vuelta est le grand tour où il a le plus gagné. Il est pour l’instant à égalité avec le Suisse Rominger, à une longueur du record détenu par Roberto Heras avec ses quatre maillots oro remportés. Si le leader de chez Tinkoff arrive à Madrid avec le maillot rouge de leader, il égalerait donc son compatriote castillan. Sûrement une motivation supplémentaire pour celui qui peut déjà revendiquer une belle place dans le panthéon du cyclisme mondial.


Sûrement à cause de la domination de Froome sur la Grande Boucle, Alberto Contador n’a plus cette étiquette de grand favori à l’approche d’une course par étapes. Mais depuis son retour de suspension, le leader de l’équipe Tinkoff a remporté tout de même trois des sept grands tours auxquels il a participé. Le Tour de France mis de côté, l’Espagnol est même invaincu avec trois succès, un sur le Giro et deux sur la Vuelta. C’est d’ailleurs sur les routes ibériques qu’il avait repris la compétition après une année sans compétition en 2012, avant d’y battre Froomey lors de l’édition 2014. L’ascendant psychologique, de ce point de vue-là, est du côté de Contador.


Pourtant depuis son retour à la compétition, il n’a jamais pu rivaliser face à Froome et Quintana en juillet. Surtout en haute montagne ! L’Espagnol a toujours fini très loin de ses deux rivaux sur les cols français. Tout le monde se rappelle encore de l’humiliation qu’il avait reçue sur les pentes du Mont Ventoux en 2013, où Froomey l’avait planté sur place après une lourde accélération. Depuis, il ne cesse de se faire dominer en montagne et c’est là le principal problème. Même s’il avait fait jeu égal avec le Britannique en 2014 lors du Tour d’Espagne, la tendance montre un Contador toujours plus en retrait. A aucune reprise le grimpeur ibérique n’a montré qu’il avait les capacités de mettre vraiment en difficulté Froome ou Quintana. Même s’il sera plus frais que ses deux concurrents sur la Vuelta, Contador devra se trouver une nouvelle jeunesse pour ramener un quatrième maillot rojo. Pas une mince affaire.

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