Ancienne course phare du mois de mars, Paris-Nice souffre de plus en plus de la comparaison avec son rival italien, Tirreno-Adriatico. Un relief relativement peu escarpé, pas de contre-la-montre ainsi qu’une faible densité de coureurs de très haut niveau : les ingrédients sont réunis pour assister à une épreuve au suspense tenace, pouvant rendre son jugement lors de sa dernière difficulté, le Col d’Eze, situé malheureusement assez « loin » de l’arrivée finale sur la promenade des Anglais. En l’absence du tenant du titre Richie Porte, évincé par un savant jeu de chaises musicales consécutif au forfait de Chris Froome sur Tirreno, c’est à Vincenzo Nibali d’endosser le rôle de favori de la course au soleil, à une semaine et demi de son grand objectif de début de saison, Milan-Sanremo.

– Les Favoris

***** Vincenzo Nibali : En quête de sensations françaises afin de préparer au mieux le prochain Tour de France, le double tenant du titre de la course des deux mers a donc fait le choix de s’aligner sur Paris-Nice. Peu vu lors des premiers mois, l’Italien manque de compétition comparé aux années précédentes où il se frottait avec les meilleurs dès le Tour d’Oman. Sans doute un peu juste physiquement, Nibali reste de part son expérience et son talent le favori logique.

**** Sylvain Chavanel : Et si c’était enfin la bonne année pour le Français ? Enfin redevenu leader unique d’une équipe en rejoignant IAM, Chavanel disposera de suffisamment de liberté et de soutien pour briguer un premier succès sur cette course qu’il chasse depuis de longues années. Souvent sanctionné par un parcours trop exigeant, ce problème ne se posera pas lors de cette édition.

**** Rui Faria da Costa : Grande confirmation de 2013, le champion du monde de Florence est reparti du bon pied dès ses premiers pas avec sa nouvelle écurie Lampre. 3e du relevé Tour d’Algarve, le Portugais a livré un beau duel avec Kwiatkowski et Contador, deux autres prétendants au podium sur les grands tours. Particulièrement à l’aise sur les courses d’une semaine, ce double vainqueur du Tour de Suisse pourrait encore garnir son palmarès. Mais attention à l’étiquette de champion du monde, toujours difficile à assumer.

– Les Outsiders

*** Frank Schleck : On l’avait presque oublié… Banni du peloton pendant dix-huit mois, l’aîné de la fratrie a repris la compétition dès le Tour Down Under, puis a confirmé sa montée en puissance en Oman. A l’instar de Valverde, ce repenti a faim de courses et prend tout ce qui lui passe sous la main. Moins boulimique de victoires que l’Espagnol, cet ancien habitué du top 10 de la course au soleil doit effacer les années de disette de la fratrie par une belle victoire en 2014.

*** Simon Gerrans : Orica a fait le déplacement en France accompagnée de ses deux meilleurs atouts sur les courses par étapes : Michael Albasini et bien sûr Simon Gerrans. Champion d’Australie et vainqueur du Tour Down Under ; rien ne semble pouvoir arrêter la marche en avant d’un Gerrans qui, il y a deux ans, avait réalisé le même genre de performance avant de s’octroyer Milan-Sanremo au nez et à la barbe d’un Cancellara médusé.

*** Romain Bardet : 1er français de la dernière Grande Boucle, le jeune espoir réalise un début de campagne excellent avec de nombreuses places d’honneur, ainsi qu’une belle victoire acquise sur la Drome Classic. Co-leader d’AG2R avec un Betancur conforté par sa performance au Haut-Var, Bardet ne s’en cache pas, il vient pour secouer les meilleurs et assumer sa place de coureur sur lequel il faut compter.

– A ne pas sous-estimer

** Simon Spilak : Un peu moins irrégulier que par le passé, Spilak s’est montré solide lors du printemps 2013, surprenant notamment Chris Froome sur le Tour de Romandie. 4e puis 6e des deux précédentes éditions, le Slovène profitera d’un champ dégagé pour s’exprimer avec encore plus d’aisance, avec pourquoi pas un podium à la clé.

** Geraint Thomas : Richie Porte orienté vers Tirreno, c’est le moment pour Thomas de gagner son statut de leader sur les courses par étapes. Équipier de luxe tout terrain, le Gallois souhaite un jour remporter le Tour de France, à l’instar de ce qu’a pu réaliser Chris Froome. La piste définitivement derrière lui, ce coureur talentueux pourrait, comme Porte, que l’on attendait peu à un tel niveau de performance, être l’explosion Sky de l’année !

** Tejay Van Garderen : 2e du Tour d’Oman, TVG vise ni plus ni moins que la victoire. Mais l’absence de contre-la-montre hypothèque grandement ses chances d’atteindre ce but…

* Tony Gallopin : Coureur de classiques, le Français ambitionne un bon classement général. Compliqué, mais envisageable, ses capacités de puncheur pouvant convenir à merveille avec le profil de cette course, qu’il avait bouclée en 36e position l’année précédente, mais sur un parcours plus exigeant.

* Gianni Meersman : Méfiance. Le sprinteur-puncheur belge est capable de tout, il l’a prouvé au cours des 12 derniers mois, en vainquant là ou on ne l’attendait pas du tout. Surtout en lice pour les victoires d’étape, sa forme éblouissante du moment pourrait le conduire à élargir son horizon aux classements généraux.

* Thomas Voeckler : Dernier des Mohicans, Voeckler aura encore une fois la lourde charge de mener un groupe qui s’est considérablement affaibli lors de l’intersaison. Essoufflé en 2013, l’Alsacien n’est pas non plus totalement fini, en atteste son raid héroïque sur le Tour de Lombardie. Il cristallise les espoirs de toute une équipe.

Mentions : Maxime Monfort, John Gadret, Robert Kiserlovski, Daniel Navarro, Wilco Keldermann, Fabian Wegmann, Jonathan Hivert, Rafal Majka et Przemyslaw Niemec.

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