On savait qu’ils seraient des acteurs importants de la saison, et ils n’ont pas déçu. Vainqueurs d’un grand tour ou même d’une grande classique, ils ont tenu leur rang, chacun à hauteur des attentes qui pesaient sur leurs épaules.

Alejandro Valverde / Movistar

Le cas de l’Espagnol est particulier, puisqu’il aurait pu figurer dans notre liste de ceux qui ont fait mieux que prévu. Mais finalement, avec deux classiques ardennaises et un podium de grand tour dans la besace, Valverde a été à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre, rien de plus. Le doublé Flèche wallonne – Liège-Bastogne-Liège, qu’il a réalisé pour la deuxième fois après 2006, a montré que même à 35 ans, il était le patron de la fin du mois d’avril. Numéro un mondial pour la quatrième fois de sa carrière, il n’a pas vraiment surpris : sur les classiques, il était de toute façon le grand favori. En revanche, sa troisième place décrochée sur le Tour de France est une première pour le Murcian. Mais ça faisait des années qu’on l’attendait, et on a presque envie de dire que ce n’est pas trop tôt !

Peter Sagan / Tinkoff-Saxo

On peut reprocher au Slovaque d’avoir encore manqué le coche sur les classiques. Quatrième de Milan-Sanremo et du Tour des Flandres, les Monuments qu’on lui promet continuent de lui échapper. Mais à côté de ça, il a gagné un peu partout, sur Tirreno comme en Californie, sur le Tour de Suisse comme sur la Vuelta. Et surtout, à Richmond, au mois de septembre, il est allé conquérir ce maillot de champion du monde qui lui va si bien. Costaud aussi bien mentalement que physiquement, il a achevé aux Etats-Unis une saison bien remplie, durant laquelle ses places d’honneur lui ont conféré une grande cote auprès du public. Et même s’il a terminé cinq fois deuxième d’étape sur le Tour de France, il a désormais de quoi se consoler avec le titre mondial.

Chris Froome / Sky

Gagner le Tour, c’est à peu près tout ce qu’on attendait du leader de la formation Sky. Force est donc de constater que le contrat est remplit. Tantôt impressionnant de facilité comme vers la Pierre-Saint-Martin, d’autres fois plus en difficulté comme à l’Alpe d’Huez, Froome n’a toutefois jamais tremblé durant ce mois de juillet où on lui prédisait l’enfer face à des concurrents désireux de le battre à la loyale. Meilleur grimpeur, meilleur rouleur, il est allé chercher un deuxième succès final sur la Grande Boucle, et ça suffit à dire qu’il a réussi sa saison. Son échec, quelques semaines plus tard sur la Vuelta, était aussi prévisible qu’anecdotique : seule la première partie de saison, jusqu’au mois de juillet, avait de l’importance. Et tout est allé pour le mieux.

Alexander Kristoff / Katusha

On attendait la confirmation, après la victoire du Norvégien sur Milan-Sanremo l’an passé. Elle est venue de fort belle manière, sur un autre Monument, le Tour des Flandres. Alors qu’il aurait pu attendre le sprint bien sagement, Kristoff a préféré prendre la course en main et filer, avec Niki Terpstra, vers un succès qui lui tendait les bras à Audenaarde. Quand on y ajoute ses accessits sur la Primavera (2e), mais aussi sur le GP E3 (4e), Gand-Wevelgem (9e) ou sur les Mondiaux (4e), on ne peut que saluer la saison du classicman de la Katusha, presque impérial sur les courses d’un jour. Mais celui qui s’est aussi imposé sur le GP de Plouay cet été a manqué son rendez-vous juilletiste, une tâche noire importante au cœur de sa saison.

Romain Bardet / AG2R La Mondiale

Sur le Tour de France, tout a été beaucoup plus compliqué qu’en 2014. Bardet n’a pas vu la couleur du maillot blanc de meilleur jeune, et il a dû se battre jusqu’au bout pour entrer dans le top 10 au général. Mais à force d’attaquer, il est parvenu à ses fins, s’offrant même en cadeau une belle étape vers Saint-Jean-de-Maurienne après plusieurs accessits au Plateau de Beille et à Mende. Avec son autre très beau succès, quelques semaines plus tôt lors du Dauphiné, sur une étape qui arrivait à Pra-Loup, le Français a sauvé sa saison, et prouvé – par intermittence – qu’il n’avait pas perdu ses qualités de grimpeur. On attendra donc qu’il fasse mieux la saison prochaine, notamment sur les classiques, ou sa sixième place à Liège fut prometteuse. Mais il aurait été sévère de le mettre parmi les déceptions.

Michael Matthews / Orica-GreenEDGE

L’Australien n’a pas accroché cette belle course d’un jour qui se refuse à lui, mais il s’en est fallu de très peu. Troisième de Milan-Sanremo et de l’Amstel, deuxième des Mondiaux, du GP de Québec et de la Flèche brabançonne, il a clairement tourné autour, sans jamais lever les bras. Alors le sprinteur-puncheur de 25 ans s’est rabattu sur les courses par étapes, où il a cartonné. Paris-Nice, Tour du Pays-Basque, Giro, Tour de Suisse et Tour d’Alberta, Matthews a gagné aux quatre coins du monde. Il n’y a qu’en juillet sur la Grande Boucle et en toute fin de saison à Abu Dhabi qu’il n’est pas parvenu à s’offrir ne serait-ce qu’un bouquet. Une régularité qui en fait aujourd’hui l’un des coureurs les plus prolifiques du peloton.

Joaquim Rodriguez / Katusha

Parce que l’âge n’a pas d’influence sur le Catalan, il continue de briller malgré ses 36 printemps. Encore une fois, Rodriguez nous a offert une saison toute en places d’honneur. Partout ou presque, il s’est montré, sans toutefois remporter de grande course. Mais avec deux succès sur le Tour et une Vuelta terminée à la deuxième place avec une victoire d’étape en prime, il n’a pas déçu. Evidemment, les critiques sur sa stratégie ne sont pas rares et lui ont peut-être coûté quelques victoires sur les classiques, mais cela n’a pas empêché Purito de réaliser une saison plus que correcte. D’autant que même sur ces fameuses courses d’un jour, il a toujours été placé (4e de la Flèche, 3e à Liège et 5e à San Sebastian).

Rafal Majka / Tinkoff-Saxo

Sur le Tour, il s’est contenté de tenir son rôle d’équipier auprès d’Alberto Contador, tout en s’offrant le luxe d’aller glaner une étape dans les Pyrénées. Le meilleur grimpeur de 2014 avait dès lors réussi son mois de juillet. Mais on attendait de lui un peu plus qu’une victoire d’étape sur un grand tour, et il a donné pleine satisfaction quelques semaines plus tard, sur la Vuelta. Si la concurrence s’est délitée au fil des semaines, lui s’est concentré sur sa course pour finalement terminer sur le podium à Madrid, derrière Aru et Rodriguez. Oleg Tinkov a donc de quoi être rassuré, le Polonais est une alternative crédible au Pistolero.

Greg van Avermaet / BMC

Le Belge a désormais 30 ans, et il continue de collectionner les places d’honneur. Tour des Flandres (3e), Paris-Roubaix (3e), Amstel (5e), Strade Bianche (2e), Het Nieuwsblad (6e), Classique d’Hambourg (5e), Paris-Tours (3e), les saisons se suivent et se ressemblent pour « GVA ». Mais comme on en a désormais l’habitude, on peut dire que le Flamand a tenu son rang. Comme chaque saison, il a été présent tout au long de l’année, nous a gratifié de quelques choix tactiques douteux, et a surtout brillé à domicile. Mais, chose inédite, il a aussi remporté pour la première fois une étape du Tour de France, à Rodez, se payant le scalpe de Sagan. Sans oublier que sans une moto peu prudente, il aurait sans doute remporté la Clasica San Sebastian…

Alberto Contador / Tinkoff-Saxo

Il est l’opposé de Valverde, parce que lui aurait pu figurer parmi les déceptions. Son grand objectif du doublé Giro-Tour est en effet rapidement devenu une utopie au mois de juillet, et il y avait de quoi se montrer clairement déçu parmi les observateurs… Mais on savait, au fond de nous, que c’était voué à l’échec. Et donc finalement, ce n’est pas une grande surprise. On retiendra donc cette victoire – presque – pleine d’autorité sur le Giro, où seule l’ultime week-end montagneux a montré un Contador vacillant. Puis, en terminant cinquième de la Grande Boucle, l’Espagnol a sauvé les meubles, et montré une nouvelle fois, si c’était nécessaire, qu’il s’accrochait même dans l’adversité. Le Pistolero a donc manqué son grand défi, mais n’a pas tout perdu pour autant.

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