Sa troisième victoire sur Paris-Roubaix, le Belge Johan Museeuw peut la savourer longuement - Photo AFP
Sa troisième victoire sur Paris-Roubaix, le Belge Johan Museeuw peut la savourer longuement – Photo ASO

En 2002, le Lion des Flandres a atteint les 35 printemps et commence à se faire vieux. Pourtant, il reste l’un des grands favoris à la victoire finale sur les classiques flandriennes. Deuxième du Tour des Flandres, il veut se racheter une semaine plus tard, sur Paris-Roubaix. Et c’est ce qu’il va faire…

Pour la centième édition de l’Enfer du Nord, les coureurs ne sont pas gâtés. Un mélange de pluie et de boue rend le parcours extrêmement difficile et la moyenne de la course ne rentrera pas dans les annales. Au départ, trois favoris se détachent chez les bookmakers : Johan Museeuw, George Hincapie et Peter Van Petegem. Derrière eux dans la hiérarchie, quelques outsiders – Andrea Tafi, Servais Knaven, Steffen Wesemann – espèrent bien jouer les troubles fêtes. Tout ce beau monde reste alors bien au chaud pendant qu’à l’avant, un groupe de 33 coureurs se détache.

Van Petegem malchanceux, Museeuw impressionnant

Cependant derrière, on ne se regarde pas très longtemps avant de passer à l’action ! Juste après la Trouée d’Arenberg, 11 hommes sortent du peloton, parmi lesquels Hincapie, Museeuw, Knaven et Wesemann. Van Petegem à terre au moment de faire la jonction avec la tête et Tafi déjà hors course, on le sait : la victoire se jouera entre les quatre gros présents à l’avant. Les échappées, sous la pression des directeurs sportifs qui annoncent le retour des leaders, tentent de s’isoler en tête. Mais rien n’y fait, à une cinquantaine de kilomètres du but, le regroupement général est opéré. On retrouve à l’avant Museeuw et ses deux équipiers Cassani et Van Heeswijk, Hincapie accompagné de Boonen, Wessemann, Sciandri, Mattan, Michaelsen, Hoffman, Schweda et Gouvenou.

Toutefois, pour Museeuw, le groupe est trop nombreux, il faut faire le tri. Le leader de la formation Domo place donc une attaque à 40 kilomètres de Roubaix. Seuls deux hommes sont encore dans le coup, et ils sont coéquipiers : George Hincapie et Tom Boonen. Mais les quelques mètres d’avance pris par le champion du monde 1996 seront suffisants, puisque les deux US Postal ne le reverront jamais. Sous l’arche des 20 kilomètres, le Belge compte plus d’une minute et trente secondes d’avance sur ses poursuivants, Hincapie et Boonen. Un groupe de chasse sur lequel Wesemann revient alors que l’Américain chute. Après un temps d’hésitation, Tommeke poursuit son effort. Pas suffisant pour rattraper Johan Museeuw, qui au terme d’un chrono de 40 bornes, s’impose sur le vélodrome de Roubaix. Une victoire presque facile pour le Lion des Flandres, qui remporte là son troisième Enfer du Nord. Et son dernier. Deux ans plus tard, la légende reviendra sur l’épreuve, et y mettra un terme à sa carrière. Sans avoir pu y jouer la victoire finale…

Mehdi Khouch


 

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